Elles Hos-Air les faits minimes

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Ma Shaman,

Merci pour cette promenade dans les cheveux du temps, délicieuse, généreuse.

La générosité de l’enfance et de l’adolescence, la vie impérieuse, vitalité avide de se dépenser, de s’exprimer. Tout exacerbé. La vie dans l’ici et maintenant, chaque jour comme le dernier. Impatience, goinfrerie de vie. Prêts à déplacer les montagnes, vider des océans, rien n’arrête l’enfant.

Même le sommeil est profond, tout à fond. La joie, les rires, les pleurs, les colères, la surprise, l’émerveillement, la frustration, les gamelles.

Après je ne sais pas pourquoi on s’économise, on atténue, on temporise, on se protège, on rentre dans l’âge adulte, il faut avoir des manières, être sérieux, faire attention. Cet aller simple dans mental, nous coupe tout d’abord des câlins affectueux, se blottir dans les bras, des émotions et sentiments forts, jouissifs, douloureux, de nos instincts et nos tripes. Nous embrassons des rails routiniers sous un masque de sociabilité. 

Et si on souffre, on rit, on pleure tout autant, il s’agit maintenant de choses graves, avec des raisons valables et non pas des enfantillages. Et parfois même on oublie que nous sommes des êtres vivants. Les douleurs sont des pannes du système osseux, musculaire, cellulaire, les fatigues et dépressions, le système hormonal ou immunitaire déficient. Tout trouve une explication logique et raisonnable, surtout si c’est grave. Plus il y a de raisons, plus c’est grave. Ou l’inverse, plus c’est grave moins il y a de raisons ? 

J’ai lu hier qu’un enfant pose en moyenne 450 questions par jour. Le nombre de questions ne devrait-il pas aller en s’accroissant de jour en jour ? Ne devrait-on pas être de plus en plus vivants ? Avec l’âge adulte finalement on entre dans un processus de désincarnation progressif, jusqu’à se vider complètement de sa substance et mourir ? Est-ce que si je brûle mes cellules avec force et vitalité je deviens de plus en plus incarné ? 

Je me regarde dans le miroir et je joue à modifier mon état émotionnel avec mes expressions. Si je me souris, m’envoi des baisers, lève la tête, je me sens confiante et joyeuse. Si je boude, renifle et penche la tête vers le bas et sur le côté, je sens la tristesse m’envahir, l’injustice frapper à ma porte. Je profite de l’ascenseur pour me livrer à ce jeu. Et comme il n’est pas de bon ton d’être souriant, ce jeu m’aide à me dissocier du sérieux de mon masque.

Mes forces de vie sont activées et j’explore les voies de manifestation et chaque fois que j’avance d’un pouce, j’ai la sensation de me remplir de cette générosité de la vie, si pleine et si riche.

Nos faits minimes sont une piste de manifestation. Cela me met en joie et je te souris. Si je t’avais près de moi je te serrerais dans mes bras.

Air

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4 thoughts on “Elles Hos-Air les faits minimes

  1. Mon Air,
    Ta lettre est magnifique et si riche ! Tour complet d’une question essentielle. Ouh !… par quoi commencer pour te répondre ?
    « goinfrerie de vie » me plaît infiniment, c’est tellement ce qui devrait guider nos pas tous les jours. Merci pour le rappel.

  2. Moi je n’ai pas de miroir, ni dans l’ascenseur ni chez moi, mais il m’arrive en des lieux insolites de me prêter à ce jeu d’expressions faciales qui sont autant de facettes de soi…

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