Roman Chorale 41 Les prairies éternelles

Roman Chorale 41  Les prairies éternelles

 

Pawata s’approcha doucement du cercle imbherbe.

Tous les signes cabalistiques indiquaient que la vieille maison n’avait pas été violée de son sens initial.

Les habitants se chamaillaient encore et Pawata se dit que ce serait ainsi jusqu’à la fin des temps : l’homo civilisius préférait préparer la guerre pour avoir la paix au lieu de préparer la paix pour ne pas avoir la guerre…

Ceci resterait une grande énigme pour le sage mais il ne désespérait pas que Manitou lui explique pourquoi, une nuit ou l’autre.

Peut-être que si les habitants avaient été des indiens des tribus du nord, ils auraient envisagés la cohabitation pacifique mais peut-on en vouloir au serpent s’il ne peut que ramper ou au coyote de hurler la nuit ?

C’était ainsi et l’expérience tentée par cette tribu du sud de la France avait au moins le mérite de montrer à tous que même les petits accrocs entre amis n’empêchaient pas les plumes de crier leur vérité : quoi de plus débile qu’un guerrier qui se couche devant l’ennemi ?

Pawata fit un dernier tour des horizons, huma profondément l’air de Détroit, leva les mains vers Manitou en psalmodiant l’incantation aux ancêtres et commença à s’élever dans le petit matin calme.

Sa mission était terminée et il devait rejoindre les grandes plaines des chasses éternelles.

Il espérait, tout de même que les scribes à la plume agile gagneraient la confiance du propriétaire de la vieille maison.

L’herbe se remit brusquement à pousser sur le cercle imbherbe et l’âme de Pawata s’éleva dans la brume du Michigan River.

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7 thoughts on “Roman Chorale 41 Les prairies éternelles

  1. Partout sur les murs de Détroit, on voyait une affiche avec une photo d’un Indien au sourire tranquille sur laquelle, il était écrit: WANTED
    500$ REWARD
    Federal Incom Tax Law

    Que fera le Chaman à son retour d’inventaire de fines herbes volées dans son tee pee virtuel ?

  2. Ne t’évapore pas définitivement, Pawata ! Reviens faire un tour de temps en temps, si le RC continue ! J’aime beaucoup lire ta sagesse et sentir le parfum des plaines, sur la terre comme au ciel ! J’aimerais t’entendre dire, comme E T : je suis toujours là ! 😉

  3. Ah non, non, non. C’est un choc pour Béa-Criss qui se métamorphose en petite fille de 6 ans parce que son ami Pawata s’élève haut dans la brume et pour Yanis qui a suivi les enseignements de Pawata tout au long de sa vie.. 🙁

  4. « Civilisations indiennes : culture complexe et sociétés égalitaires

    Dans les villages iroquois, la terre était détenue et travaillée en commun. La chasse se faisait en groupe et les prises étaient partagées entre les membres du village. Les habitations étaient considérées comme des propriétés communes et abritaient plusieurs familles. La notion de propriété privée des terres et des habitations était parfaitement étrangère aux Iroquois. Un père jésuite français qui les rencontra en 1650 écrivait : « Nul besoin d’hospices chez eux car ils ne connaissent pas plus la mendicité que la pauvreté. Leur gentillesse, leur humanité et leur courtoisie les rendent non seulement libéraux en ce qui concerne leurs possessions mais font qu’ils ne possèdent pratiquement rien qui n’appartienne également aux autres. »

    Les femmes jouaient un rôle important et avaient un statut respecté dans la société iroquoise. En effet, le lignage s’organisait autour de ses membres féminins dont les maris venaient rejoindre la famille. Chaque famille élargie vivait dans la « grande maison » et lorsqu’une femme désirait se séparer de son mari, elle déposait simplement les affaires de ce dernier devant la porte.
    Les familles formaient des clans et une douzaine ou plus de clans pouvaient former un village. Les femmes les plus âgées du village désignaient les hommes habilités à représenter le clan aux conseils de village et de tribu. Elles désignaient également les quarante-neuf chefs qui composaient le grand conseil de la Confédération des cinq nations iroquoises. Elles assistaient aux réunions de clans, se tenaient derrière le cercle formé par les hommes qui discutaient et votaient les décisions. Si ces derniers allaient dans un sens trop éloigné de celui qu’elles souhaitaient, elles pouvaient les démettre et les remplacer.
    Les femmes surveillaient également les récoltes et s’occupaient de l’administration générale du village tant que les hommes étaient à la chasse ou à la pêche. En outre, comme elles fournissaient les mocassins et la nourriture pour les expéditions guerrières, elles avaient également un certain contrôle sur les affaires militaires. Comme le fait remarquer Gary B. Nash dans son fascinant ouvrage sur les premières années de l’Amérique, Red, Blacks and Whites, « le pouvoir était donc bien l’affaire des deux sexes, et l’idée européenne d’une domination masculine et d’une sujétion féminine en toutes choses était remarquablement étrangère à la société iroquoise ».
    On enseignait aux enfants iroquois aussi bien l’héritage culturel de leur peuple et la nécessaire solidarité entre tribus que le devoir de ne pas plier devant un quelconque abus d’autorité. On leur enseignait aussi l’égalité des statuts et le partage des possessions. Les Iroquois ne punissaient jamais cruellement leurs enfants. Le sevrage et la toilette n’étaient pas imposés autoritairement et les enfants étaient autorisés à franchir graduellement et de façon autonome ces étapes de leur éducation.
    Tout cela, bien sûr, jurait parfaitement avec les valeurs européennes que les premiers colons apportèrent avec eux : une société divisée en pauvres et riches, contrôlée par les prêtres, par les gouverneurs, et par les hommes en ce qui concernait la vie familiale. Par exemple, le pasteur de la colonie des Pères Pélerins, John Robinson, donnait à ses paroisses les conseils suivants sur l’éducation des enfants : « Assurément, il y a en chaque enfant une obstination, une intrépidité d’esprit, fruits d’une fierté naturelle qu’il faut absolument rabattre et briser. Ainsi, les fondements de l’éducation étant assimilés avec humilité et docilité, d’autres vertus pourront venir, en leur temps, s’y adjoindre. »

    Gary Nash dépeint ainsi la culture iroquoise : « Nulle loi ni ordonnance, ni shérifs ni gendarmes, ni juges ni jurys, ni cours de justice ni prisons – tout ce qui compose l’appareil autoritaire des sociétés européennes -, rien de tout cela n’existait dans les forêts du Nord-Est américain avant l’arrivée des Européens. Pourtant les limites du comportement acceptable y étaient clairement déterminées. Bien que mettant en avant la notion d’individu autonome, les Iroquois n’en avaient pas moins un sens aigu du bien et du mal. Celui qui volait de la nourriture ou se conduisait lâchement au combat était « couvert de honte » par son peuple et mis à l’écart de la communauté jusqu’à ce qu’il eût expié sa faute par ses actes et apporté la preuve, à la plus grande satisfaction de ses congénères, qu’il s’était moralement purifié lui-même. »

    Façon de voir partagée aussi bien par les Iroquois que par les autres tribus indiennes.  »

    Howard Zinn – Une histoire populaire des Etats-Unis de 1492 à nos jours

    1. Belle rétrospective merci.
      Tu me l’as enlevé de la plume 🙂 🙂
      A la fin du roman ce sera l’inoubliable leçon à tirer grâce à tous les participants.
      Au suivant

  5. Au suivant oui mais pas sans Pawata! ça c’est tout simplement impossible! Aganticus go home, here! 😉
    tes chapitres en forme d’aparté ont dessiné une ligne claire à ce roman chorale et nous comptons tous sur eux pour poursuivre; pas de blague, hein, d’autant qu’il va falloir compter sans Marie-Louve pour quelques temps, alors il ne s’agit pas de la décevoir… hauts les coeurs, Di, Child, Hélène , Slevich…et que de nouvelles plumes n’hésitent pas à nous rejoindre. on doit en être à peine au tiers, si mes perspectives sont bonnes… long is the road …..

  6. Pawata ne peut quitter l’aventure du roman chorale. Sa plume colorée ne meurt jamais, il l’apprendra quand le grand Manitou de la Sagesse des Esprits le retournera à sa mission de chasse pour que la famille survive dans cette maison où chacun à un baluchon débordant de plumes à histoires ouvertes. Pas de problèmes avec des plumes racontant un nouveau labyrinthe à l’odeur d’un Kafka. Allez Pawata ! Juste pour le plaisir de la Route , on joue notre Plume en Métamorphose. Le Chaman fera son métier, du chantage et la danse de la renaissance :-)) Bizs à tous et au prochain…

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