GIVE ME 5

Pour ce n°5, nous arpentons d’ores et déjà tous les -im-possibles, nous parcourons les courbes urbaines imbriquées les unes aux autres, nous égarons, ravis, nos idées toutes faites au fil du labyrinthe qu’on empreinte, au fil des « villes invisibles » telles que les décrit Italo Calvino dans son livre éponyme.

« La ville ne dit pas son passé, elle le possède pareil aux lignes d’une main » *.
Et nous provoque l’envie de lire sur et entre les lignes de nos mains, y lire des bribes de passé tout en saisissant quelques fulgurances précoces sur fond d’horizon imprévisible.

A la « mémoire plastique » des villes visibles se tissent les « signes invisibles qui finissent par modifier physiquement l’architecture de la ville elle-même. » *
Sans prétendre en délivrer une analyse approfondie, on s’attache à l’idée de vouloir cerner le contour de ces « signes invisibles », individuels, d’en prélever ici quelque fragrance à la manière d’un chimiste en herbe pour nous figurer mieux l’esquisse de nos propres signes, galaxie influençant la constellation d’ondes interagissant et modifiant sans cesse l’état de la carte du ciel. Alors on se met à imaginer de nouvelles frontières…

Des nouvelles frontières, détachées des mémoires, rebelles aux sillons de vie, destinée. Les frontières ne sont pas celles qu’on imagine…. Alors à vos plumes et bienvenue à vos imaginaires !

Air&Tof’

* Les villes invisibles, Italo Calvino, Ed.Seuil, collections « Cadre vert » et « Points », traduction de l’italien par Jean Thibaudeau.

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5 thoughts on “GIVE ME 5

  1. GIVE ME 5!

    que serions-nous ici sans l’énergie de cet imaginaire insatiable de TOF’& AIR?

    Je ne connais rien du livre ou du sujet et pourtant ça m’emballe, c’est d’la balle, et la bille de mon stylo roule déjà dans le caniveau de la ville où j’aime m’égarer…La mienne, la tienne, la vôtre? Celle que chacun connait par coeur sans vouloir divulguer aucun de ses secrets. Et bien, moi je vais vous les livrer!!! Quelle outrecuidance, isn’t it?
    Merci vous deux! 😉

  2. Merci Sophie d’enrichir l’appel à textes et de peaufiner les grandes lignes à peine suggérées par les co-rédacoeurs à travers cet enthousiasme et surtout cet excellent billet nous présentant le nouveau LAT (un grand bravo aussi à l’administrateur pour ce chamboulement bienvenue dans cette petite ville discrète, et aménagée au gré des envies de toutes et de chacun(e), ce qui nuit et jour la rend lumineuse…)

    A propos de NUIT, je relis à l’instant le texte au titre éponyme de Martine Chifflot qui n’est pas sans rappeler la question de l’invisibilité des villes, thème large du prochain recueil…

    1. Le lien de calounet n’étant plus disponible, voici quelques extraits du livre-support « Les villes invisibles »:

      « Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses ; et toute chose en cache une autre. […] Son secret est dans la façon dont la vue court sur des figures qui se suivent comme dans une partition musicale, où l’on ne peut modifier ou déplacer aucune note. »

      « Il existe dans les villes une architecture visible porteuse d’une mémoire « plastique » et identifiable en tant que telle, marquée par le temps, les guerres, les changements. Ce sont toutes les infrastructures qui la caractérisent. Il existe aussi dans les villes une architecture invisible, masquée par les parcours individuels des hommes qui l’ont traversée. À une mémoire collective se mêlent des souvenirs personnels qui la modifient. Car les hommes qui vivent dans les villes sont porteurs de l’une et l’autre mémoire. En somme, ils inscrivent à travers leur parcours quotidien des signes invisibles qui finissent par modifier physiquement l’architecture de la ville elle-même. C’est par le regard qu’ils posent sur elle que la ville peu à peu se transforme et se construit. »

      « Mais la ville ne dit pas son passé, elle le possède pareil aux lignes d’une main, inscrit au coin des rues, dans les grilles des fenêtres, sur les rampes des escaliers, les paratonnerres, les hampes des drapeaux, sur tout segment marqué à son tour de griffes, dentelures, entailles, virgules. »

       » Il me semble quelques fois que ta voix m’arrive de loin, tandis que je suis prisonnier d’un présent tapageur et invisible, dans lequel toutes les formes humaines de la vie en commun sont arrivées à un bout de leur cycle, et on ne peut imaginer quelles formes nouvelles elles vont prendre. Et par ta voix j’écoute les raisons invisibles pour lesquelles vivaient les villes, et pour lesquelles peut-être bien, après leur mort, elles vivront de nouveau. »

  3. « En écho à son exposition au Temple du Goût, Isaac Cordal s’approprie la place du Bouffay. Mises en scènes dans la réalité de la ville, ses sculptures composent une armée de figures solitaires et mélancoliques évoluant au sein d’un univers bétonné dans lequel une touffe d’herbe ou une flaque d’eau deviennent les fragiles fragments du monde naturel.Sur cette place du Bouffay au caractère minéral, au sein d’un quartier faisant l’objet d’une rénovation urbaine, Isaac Cordal choisit d’implanter une île de gravats issus de bâtiments détruits dans d’autres endroits de la métropole.Des centaines de sculptures de l’artiste évoluent dans cette ruine contemporaine, témoins du caractère éphémère des constructions humaines. L’installation impressionne autant qu’elle incite à la déambulation, à la recherche du détail, au parcours méditatif. » http://www.levoyageanantes.fr/fr/le-parcours/follow-the-leaders/#fiche

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