Des plumes fatiguées.
Des plumes fatiguées font fouillis dans sa tête,
Plumes usées d’écrire en l’âme parcheminée
Rangées en un coin où l’amertume les rejette :
L’illusion révélée empoisonne la pensée.
Des plumes fatiguées plantées sur les rivages,
Les rivages d’or où le grand migrateur dort
Du repos imposé par les limitations de l’âge ;
L’alizé aiguise ses ailes pétrifiées ?
Des plumes fatiguées réveillent leur envol.
Vois ses yeux éblouis dans l’azur immobile
Traçant des arabesques sans que son corps décolle :
Le rêve a ses limites tout devient difficile.
Des plumes fatiguées ayant trop jeté l’ancre,
Persuadées d’avoir enfin trouvé l’asile
Dans l’œuvre des mots bleus qui s’enivrent de l’encre,
Structurant des radeaux que retiennent les îles.
Des plumes fatiguées agitent leurs fantômes
En de folles étreintes, d’intermittents sommeils ;
Il est des souvenirs qu’il faudrait qu’elles renomment :
Dans ce temps qui passe rien n’est jamais pareil.
Des plumes fatiguées s’inventent des silences
Où les muses absentes en disent bien plus long ;
Sur les pages blanches, elles perdent l’impatience :
Plus besoin de mettre les carrés dans les ronds.
Pierre WATTEBLED- le 3 juin 2014.
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La fatigue, la traversée d’un long désert sans panneaux, l’impression de tourner en rond…
Sans compter l’orage qui interrompt la marche en avant.
L’échappée aura tout de même été belle même si la fin ne justifie pas les moyens.
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