Un soir Delphine traversa la forêt avec ses doutes ; et voici qu’en cherchant une fontaine elle parvint sur une immense clairière, bordée d’arbres hospitaliers et de fleurs ouvertes : et dans cette étendue il lui semblait voir des anges danser entre eux. En apercevant Delphine, ils cessèrent leurs danses ; mais Delphine s’approcha d’eux avec un sourire chaleureux et dit ces paroles :
– Oh, poursuivez vos danses, petits anges ! Ce n’est point une harpie à l’oeil en cloque qui est venu parmi vous, ni encore moins une ennemie des anges, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire !
Je suis l’auréole des Anges devant les ombres : ni elles ni quelque démon que ce soit ne peuvent prétendre m’habiter. Comment puis-je être l’ennemie de votre grâce légère ?
Il est vrai que je suis comme cette forêt pleine de ténèbres ; mais qui ne craint pas mes ténèbres trouvera sous mes roches tout le miel qu’il faut pour nourrir les ours.
Il trouvera bien aussi les ailes que les anges parfois égarent : elles patientent près de la fontaine, ployées mais vibrantes.
En vérité, ce sont mes ailes ! Sont-ce des ailes de papillon ?
Ne soyez pas fâchés contre moi, adorables anges, si virevoltantes sont mes ailes ! Je ne suis pas une fée du logique, mais tout ici me déroute.
Et mes yeux pleins de points d’interrogations vous demandent d’autres danses, dansez, dansez encore, braves anges, et je chanterai !
Je chanterai sur les ombres lourdes et leur esprit de torpeur. Par la présente, j’achèverai dans un refrain la Bates immonde.
Et voici que chanta Delphine ce titre de Sufjan Stevens bien connu à Détroit, tandis que Cupidon et les angelots dansaient ensemble :
His father was a drinker
And his mother cried in bed
Folding John Wayne’s T-shirts
When the swingset hit his head
The neighbors they adored him
For his humor and his conversation
Look underneath the house there
Find the few living things
Rotting fast in their sleep of the dead
Twenty-seven people, even more
They were boys with their cars, summer jobs
Oh my God
Are you one of them?
He dressed up like a clown for them
With his face paint white and red
And on his best behavior
In a dark room on the bed he kissed them all
He’d kill ten thousand people
With a sleight of his hand
Running far, running fast to the dead
He took off all their clothes for them
He put a cloth on their lips
Quiet hands, quiet kiss
On the mouth
And in my best behavior
I am really just like him
Look beneath the floorboards
For the secrets I have hid
Ainsi chantait Delphine. Mais lorsque la danse fut finie, les anges s’étant éloignés, elle plongea de nouveau dans une brume de mélancolie.
– Le soleil est caché depuis longtemps ; la ville est humide, un souffle glaçant vient de la forêt. Il y a Pawata autour de moi qui me jette un regard pensif.
– Comment ! Tu doutes encore, Delphine ? Pourquoi ? À quoi bon ? De quoi ? Où vas-tu ? Où ? Comment ? N’est-ce pas folie que de douter encore ?
– Hélas ! Ô Grand Pawata, c’est le soir qui s’interroge en moi. Pardonnez-moi ma tristesse ! Le soir est venu : pardonnez-moi que le soir soit venu ! Mais demain, à l’aube, je danserai avec mes doutes sous les aurores boréales et accrocherai mes ailes. Je serai le papillon venu ouvrir de nouveaux livres…
Ainsi parlait Delphine.
Et c’est alors que du lointain surgit un petit bus jaune à bord duquel les anges, farceurs et déguisés en clowns, se mirent à chanter devant la belle Delphine cette chanson célèbre des deux acteurs-rappeurs vivant à Détroit, les Insane Clown Posse…
When I was a little boy
They used to laugh at the mini bus
We was special
Wasn’t many of us
Where did we get to go all day?
We went to happy land
See me pressed up on the glass
Smillin’ waving my hand
I like y’all in a hurry
Tryin ta get to go where y’all go
Our little special yellow bus
Driftin’ town extra slow
We don’t get shot in our class
We happy all damn day
You see the little yellow bus
Come and fuck out the way
I’m in the little yellow bus
Who wants us to pick em up, com’on
Scoop us up, com’on and scoop us up
I’m in the little yellow bus
Who wants us to pick em up, com’on
Scoop us up, com’on and scoop us up
All these bitches never see me
I waggle my penis
I’m riding in the little yellow bus
Cause I’m a fucking genius
We got our own class
And y’all ain’t got the pass
You might see us threw window
If your cut across the grass
But that’s all you will get
We on some high level shit
Get back to your class with the masses
Where your easy to forget
I’m in the little yellow bus
Riding on that bitch laughing
Oblivious to the wicked world outside
And what’s happenin’
I’m in the little yellow bus
Who wants us to pick em up, com’on
Scoop us up, com’on and scoop us up
I’m in the little yellow bus
Who wants us to pick em up, com’on
Scoop us up, com’on and scoop us up
Lights flash, when we grippin’ by
Cause we in here whillin’
We livin’ on our own shit
While y’all worry ’bout stylin
We riddin’ on past
Sometimes haters try to diss us
By we so fucking happy
We can’t help but let it miss us
We floating on the chain
We ain’t gotta maintain
We in our little yellow bus
Cause we ain’t the same
We out here bendin corners
And we ain’t fucking with stress
And where we’re headed, that’s for only us to know
And you to guess
I’m in the little yellow bus
Who wants us to pick em up, com’on
Scoop us up, com’on and scoop us up
I’m in the little yellow bus
Who wants us to pick em up, com’on
Scoop us up, com’on and scoop us up
I’m in the little yellow bus
Who wants us to pick em up, com’on
Scoop us up, com’on and scoop us up
I’m in the little yellow bus
Who wants us to pick em up, com’on
Scoop us up, com’on and scoop us up
The little yellow bus
Scoop us up, com’on and scoop us up
The little yellow bus, uh
Scoop us up, com’on and scoop us up
Com’on!
Delphine se souvint d’une comptine entendue récemment dans la maison des écrivains, et l’appliqua ici avec Pawata afin de savoir si elle devait suivre les anges. Et entonna : »Am-ster-dam, Roul’ des sticks et pas qu’un gramme, Roule et roule Marie-Jeanne, Amsterdam, Tu planes ! »
Les yeux dilatés, Pawata seul sait si Delphine est montée dans le petit bus jaune…
😈
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C’est ainsi que parlait Delphine. Elle va et vient parmi les intrigues et malgré nos appels de notre manque d’elle, elle le fait quand ça lui chante, mais elle est toujours là avec nous pour nous remonter le moral, pleurer et rire, enchantant pour l’ours, les loup, les fleurs et mystère du roman chorale. Je l’adore, ainsi que sa rose et poésie quand elle est là. Bravo Backachild et cie. De retour de Amsterdam, je vous envoie une canne à bises. Il me faut un dictionnaire pour la traduction complète de l’anglais au français. Je reviendrai comme un voleur, disait qui donc ? Hah … J’oublie le nom.
Am-stram-gram, don’t scram’ , roule et pique » the blue bus is callin’ us. » the Doors are open. Come on! come on ! La Chorale enchantée c’est un jeu pour dire la vie en jouant sur des mots, des maux avec les mots. J’adore ce texte rieur et j’implore Delphine de venir » scooper » toujours plus haut !
Désolée, j,ai pris la canne à bises avant que d,autres la voient. Je plane…
3:) Je reviens, plusieurs lectures s’imposent …
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fwww.skypeur.fr%2Fwp-content%2Fuploads%2F2013%2F02%2Femoticon-0130-devil.gif&imgrefurl=http%3A%2F%2Fwww.skypeur.fr%2Fsmiley-skype%2F&h=19&w=19&tbnid=G6NHuwZrgNLboM%3A&zoom=1&docid=8j3Opr6Mqq0puM&ei=gAg3U4yxD8ed0QXc-oHACg&tbm=isch&iact=rc&dur=1144&page=4&start=104&ndsp=39&ved=0CHUQrQMwJThk
Delphine chante de drôles de choses …
La cançó em va fer quedar bé. Llàstima que no entenc l’idioma.
i que els quebequesos estan lluitant per mantenir la llengua francesa
Ma biskoaz kemend all :))))) !
Donc, merci beaucoup, Bakachild, d’avoir retrouvé Delphine qui m’avait échappé et qui était partie danser dans la prairie, m’avait-elle dit. Et même dans la forêt … Et c’est en s’échappant de Détroit qu’elle en apprend plus sur les habitants de la ville, qu’ils soient anges ou enfants … Elle a manifestement aussi fait connaissance avec Marie-Jeanne – re 3:) -, passage qui semble obligé pour l’extrasensorialité et l’extraperception des choses … Est-elle montée dans le petit bus jaune ? En effet, pour le moment seul Pawata le sait, pourtant j’ai une furieuse envie de le savoir, Delphine me laissera-t-elle y monter aussi si elle l’a fait ? Je l’ignore encore. :)))
Le chant de la danse de Delphine, mi-ange mi-Breton, ou ce rêve si fluide augurant d’une issue fractale aux structures gigognes… qui cognent… je l’écoute blotti dans le cocon de fumée avec lequel m’enveloppe Marie Love plus que jamais inspirée !
encore un nouvel exercice de style pour notre Child, et nous voici plongés avec lui dans un conte chanté avec en prime un focus sur un des personnages; ça c’est cool!